L'apothicairerie
Axonge
Pot à pharmacie. Axonge humaine, quatrième quart 18e siècle, faïence de petit feu © Musée Flaubert et d’histoire de la médecine, Réunion des musées Métropole Rouen Normandie, 997.2.143 P, cliché Bruno Maurey, avec leur aimable autorisation
Les pots d’axonge, notés « axonge », « axungia », « axung », « azung » voire « ax. » étaient fréquents dans les apothicaireries. Il s’agissait de graisse animale, qui fut utilisée en pharmacie et en parfumerie comme excipient dans les onguents et pommades, mais aussi en cuisine sous le nom de saindoux, puis dans l’industrie comme enduit. L’axonge, qui est la graisse la plus molle et la plus humide du corps, se distingue du lard (graisse ferme) et du suif (graisse sèche).
La diversité du monde animal permet tout autant de diversité à l’axonge. Ainsi on retrouve l’ax. equi. (axonge de cheval), axung aschiae (graisse de poisson), axung ursi (graisse d’ours), axung taxi (graisse de blaireau), etc.
Certaines axonges se sont toutefois vu attribuer des propriétés plus ou moins extraordinaires. Ainsi l’axungia vulturis (graisse de vautour) est supposée émolliente, résolutive et fortifiante.
Plus surprenant, l’axungia hominis (axonge humaine) fut considérée comme un remède contre les sécrétions putrides des parties génitales. Pour s’en procurer, il suffisait de se rendre chez le bourreau, qui en faisait commerce.
Avec l’arrivée de nouveaux produits dérivés du pétrole (paraffine, vaseline…) à la fin du 19e siècle, son utilisation se réduisit fortement. Seule l’axonge de porc fut ensuite utilisée en pharmacie pour faire des pommades.