L'apothicairerie
Pierre infernale
Pot pierre infernale, collection particulière, cliché Frédéric Gaudet
La pierre infernale, « lapis infernalis » en latin, ne provenait pas des Enfers. Il s’agissait de nitrate d’argent fondu, fabriqué avec des cristaux de lune et de l’esprit de nitre. C’était un caustique puissant, détruisant les substances animales et vivantes qu’elle touchait, rongeant la chair telle une matière acide. Elle était utilisée dans le traitement des excroissances cutanées, des ulcères et des verrues mais aussi des plaies putrides ou gangrenées, des aphtes, des chancres et autres excroissances vénériennes.
Car finalement dans cette histoire, ce n’est pas la pierre qui est infernale, mais vous, le patient, dont il faut brûler chimiquement les excroissances diaboliques…
De nos jours, le nitrate d’argent est toujours utilisé pour ses propriétés cicatrisantes et cautérisantes.
La recette
Lémery, dans son Cours de chimie nous explique son procédé de fabrication complexe. La pierre infernale était produite sous forme de bâtonnet pour pouvoir l’appliquer précisément sur la plaie. Sensible à l’humidité, elle était souvent transportée dans un « étui à crayon ».
Substance qui a la propriété de brûler ou de désorganiser les matières vivantes.