Ondine

Les œuvres et leurs créateurs

Ondine

Livre pauvre réalisé par Angèle Casanova (poétesse) et Valentine Haegel (artiste)

« En passant par Ondine, petite fée des eaux, allant jusqu’à la sortie des tuyauteries de l’inquiétante étrangeté de notre environnement quotidien, après avoir traversé dans l’image et la peinture la profondeur de l’eau, Valentine Haegel multiplie ses couleurs sur une planche de bois encollé d’un tissu blanc et gravé ensuite. Ses peintures sont naturelles, pigments, œuf et eau, une recette iconographe.
Angèle Casanova choisit de décrire ce qui se passe avant le début du conte. Elle déconstruit les dessins de Valentine, à l’aide de papier d’emballage de boucherie, pour former des strates qui sont autant de vagues, amenant progressivement, par le dessin, par le texte, à l’icône. Pour découvrir les calligrammes d’Angèle, il faut tourner les pages-vagues. Le texte reste, lui, le même sur tous les livrets, les motifs du dessin faisant varier sa disposition dans les calligrammes. »

A. Casanova & V. Haegel

Angèle Casanova

Angèle Casanova n’existe pas. Elle est née de l’esprit de celle qui tire les ficelles et a vécu la vie d’Angèle. Angèle ne vit pas, Angèle est un nom qui dissimule l’autre, celle qui vit, écrit, et signe : Angèle.
Ça marche comme ça, pour elle :
Elle se dit, pourquoi ne pas l’écrire, ce livre ? Et elle l’écrit.
Elle se dit, pourquoi créer toute seule ? Et elle crée à deux, en variant les modalités de collaboration.
Elle se dit, pourquoi ne pas créer avec cet artiste ? Et elle l’invite.
Angèle Casanova a réalisé de nombreux livres pauvres et propose six collaborations en tant qu’auteure ou plasticienne pour la collection « L’eau et les rêves ».
Son site : http://gadinsetboutsdeficelles.net/

Valentine Haegel nous livre des œuvres d’une apparente fragilité, oscillation floue construction/déconstruction. Entre ciel et terre, hors du temps, son art nous emmène dans une recherche profonde de sens du sacré. Précaire équilibre entre la matière et la signification que le geste lui donne pour entrer en contemplation. Car le propos de V. Haegel est de partager avec nous, dans les incertitudes qui précèdent ses créations, un des questionnements essentiels de l’être humain : la spiritualité.
Imbriqués profondément dans la recherche (ou plutôt la quête) de ses matériaux, son sens et son goût pour une forme d’austérité, de pureté apparaît lorsqu’on s’attarde à ses œuvres. Elle apparente sa démarche à celle d’une personne retirée du monde et consacrée à une croyance, à la prière, ce qui confère à son œuvre cette dimension sobre, introspective et sensible à la communauté qui nous entoure.
Matière et forme hésitent ensemble sous ses mains qui forgent et qui découpent des brides de matières recueillies aux bords de notre vie quotidienne. On la verra travailler sur des cagettes de marché, ou avec des ferrailles de bâtiments abandonnées à la suite d’une construction. Ces matériaux qui restent, qui nous restent (communautairement), n’ont pas toujours un pouvoir d’évocation même si les modes, et les courants d’art sont à la récup’. De ces abandons, et dans ses abandons, elle trace une ligne de travail inspirée de silence, de spiritualité plus que de foi, de concentration sur la matière plus que la technique. […]
Son site : http://www.haegelvalentine.com

M. Tatu-Verdot, écrivain public