Les œuvres et leurs créateurs

Atlantique

Livre pauvre réalisé par Pierre Bergounioux (poète) et Max Partezana (artiste)

«Max Partezana, comme nous tous, est le témoin et le protagoniste de la troisième et dernière révolution du mode technologique de communication : le numérique. Après l’argile, les carapaces de tortue, le papyrus, le parchemin,  c’est le papier qui est frappé de péremption. Chassé par les flux d’électrons, il va finir à l’incinérateur, à moins que des âmes sensibles, mélancoliques, ne le soustraient à la destruction, avec les merveilles dont il fut, un demi-millénaire durant, le vecteur et ne lui confèrent une existence seconde, autre, artistique, éternelle. C’est à quoi Max Partezana s’emploie. »

P. Bergounioux

Pierre Bergounioux est né à Brive-la-Gaillarde en 1949. Ancien élève de l’école normale supérieure, il a enseigné le français en région parisienne, puis aux Beaux-Arts.
Son œuvre abondante, d’inspiration autobiographique, reprend sans cesse les mêmes motifs pour cerner l’unique objet de ses préoccupations : celui de l’existence soumise à l’inlassable travail du temps. Auteur prolifique, ses ouvrages explorent les détails de la vie quotidienne et s’ouvrent sur la méditation philosophique. Marquée par Faulkner et les profonds bouleversements que l’écrivain américain introduisit dans l’écriture romanesque, son écriture a été rapprochée de celles de Claude Simon et de Pierre Michon.
En savoir plus : https://bergounioux.fr/

Max Partezana est né en 1956, il vit et travaille à Arcachon. Il se consacre entièrement à la peinture et expose depuis 1995. Autodidacte, marqué par la découverte des abstraits américains, des nouveaux réalistes, de « supports-surfaces », des pliages d’Hantaï, des toiles cousues de Lagoutte, il utilise comme support le papier de vieux livres, papiers de bibliophilie, papier kraft qu’il peint à l’acrylique ; il intègre à ses collages des fragments de revues, écritures anciennes, tissus, cartes routières, journaux, affiches arrachées sur les murs de villes visitées au cours de voyages, multiplicité de papiers qui ont une histoire.
Le découpage, la déchirure et la fragmentation interviennent, aléatoires. Couper, déchirer, froisser, plier définissent les empreintes d’une vie. Ce stock de papiers sauvés et ses papiers de soie froissés et peints, de diverses consistances et de tonalités variées sont une trame pour l’élaboration de ses collages. Ils représente une chaîne d’images, une écriture… Sa peinture est une errance, un vagabondage immobilisé, chaque œuvre est un jeu de construction / déconstruction / reconstruction permanente.
En 2008, lors d’une exposition à Nice chez Laure Matarasso, grâce à sa rencontre avec Raphaël Monticelli, sa peinture a trouvé écho chez les poètes et plusieurs ont associé leurs textes à sa peinture dans des livres d’artiste – papiers pliés, leporellos, manuscrits ou imprimés…
Quelques ouvrages se trouvent dans les collections de la BNF, à la Bibliothèque Jacques Doucet, au Musée Paul Valéry à Sète, au Prieuré de Saint-Cosme, à la Bibliothèque de Lyon, à la BMVR de Nice, à la Fondation Bodmer à Genève…
Pour illustrer ou définir sa démarche, il cite Pierre Bergounioux : « Les villes, les rues sont un repaire, une fabrique de déchets où le peintre d’aujourd’hui peut puiser sa matière première, ses couleurs, sa palette. »
Son site : http://maxpartezana.com/