Rive droite

Les œuvres et leurs créateurs

Rive droite

Livre pauvre réalisé par Angèle Casanova (poétesse) et Patrick Jannin (artiste)

« Patrick Jannin et Angèle Casanova décident ensemble de la nature de leur projet : un pop-up, qui parlera du corps féminin et de sa sexualité. Patrick évoque le thème de la femme fontaine, leitmotiv dans son œuvre, et Angèle lui propose de montrer cette femme fontaine de l’intérieur. Elle dit : je suis femme, je suis ce corps qui jouit, et toi, en recopiant ce texte, tu seras, par procuration, cette femme, qui fait jouir son propre corps, avec ses doigts.

Patrick Jannin crée un pop-up complexe et délicat, représentant le sexe de la femme, dont les grandes lèvres, irisées, dépassent de la feuille. Elle se déploient comme des papillons qui, si on les pince, ouvrent le système. Le livre devient vagin. Dedans, dehors, tout est doux, tendre, et le texte court des lèvres tout autour de la vulve, la souligne et la mange. »

A. Casanova & P. Jannin

Angèle Casanova

Angèle Casanova n’existe pas. Elle est née de l’esprit de celle qui tire les ficelles et a vécu la vie d’Angèle. Angèle ne vit pas, Angèle est un nom qui dissimule l’autre, celle qui vit, écrit, et signe : Angèle.
Ça marche comme ça, pour elle :
Elle se dit, pourquoi ne pas l’écrire, ce livre ? Et elle l’écrit.
Elle se dit, pourquoi créer toute seule ? Et elle crée à deux, en variant les modalités de collaboration.
Elle se dit, pourquoi ne pas créer avec cet artiste ? Et elle l’invite.
Angèle Casanova a réalisé de nombreux livres pauvres et propose six collaborations en tant qu’auteure ou plasticienne pour la collection « L’eau et les rêves ».
Son site : http://gadinsetboutsdeficelles.net/

Patrick Jannin, né en 1971, nous livre, au travers d’une œuvre abondante et protéiforme, une vision du monde des plus dérangeantes, ou pour reprendre l’expression freudienne, d’une inquiétante étrangeté. Cet adorateur de la beauté a au fil des ans construit un monde à part, en marge des modes et des courants artistiques, dans lequel l’homme, déchu et condamné depuis la nuit des temps à l’enfer perpétuel, côtoie – comme pour faire plus ressentir, si besoin était, sa laideur et sa bassesse – des créatures à la beauté saisissante, femmes à têtes d’animaux ou animaux à corps de rêve, déesses tout droit venues des mythes anciens, qu’on a dit barbares puis condamnées afin d’installer dans la tête des hommes un symbole de mort et de vide existentiel, un dieu vengeur, le dieu menteur. Quant à la vérité, chez ce peintre, elle se trouve, tout simplement, pour qui sait seulement ouvrir les yeux sur le monde qui l’entoure, sur la branche de l’arbre ou sous les taillis d’une forêt équatoriale, sous la forme du Cerf ou du Rouge-gorge, de la Hyène ou du Zèbre. Autant d’animaux-symboles, autant de totems jalonnant l’existence de celui qui aspire à aller plus haut, plus loin et plus profond, et tous porteurs d’une même énergie, tous beaux et lumineux, même dans leur noirceur et dans leur cruauté, car ainsi que les a fait la Nature.
Alors oui, ainsi peut-on voir l’univers de Jannin : un monde à trois entrées, où chaque médium (dessin, photographie et peinture) apporte avec lui ses propres questionnements mais aussi au final LA réponse : la beauté. La beauté comme quête, la beauté comme un rempart contre la bêtise inhérente aux hommes, la beauté comme source de lumière, nécessaire à la vie elle-même.
Son site : https://www.patrickjannin.com/