Dominicain, toulousain d’origine, d’abord professeur dans plusieurs couvents méridionaux, Dominique Grima exerça ensuite ses qualités de théologien auprès du pape d’Avignon, Jean XXII, avant d’être nommé évêque de Pamiers, en Ariège, entre 1326 et 1347.
Dans le cadre de son enseignement en théologie au studium de Toulouse, dans les années 1311-1321, Dominique Grima composa un commentaire des premiers livres de la Bible, dédié au pape Jean XXII. Il n’hésite pas à rendre le commentaire accessible aux méridionaux par quelques mots en occitans, mais aussi par des comparaisons locales. Parlant de l’étymologie du mot Mésopotamie, région du « milieu des eaux » entre Tigre et Euphrate, Dominique Grima explique qu’on trouve la même chose dans la région toulousaine pour la terre qui est entre les « rivières Ariège et Garonne » et qu’on appelle « entre deux eaux ».
Un exemplaire de ce commentaire biblique, en plusieurs volumes, autrefois conservé au couvent des Dominicains de Toulouse se trouve désormais à la bibliothèque municipale : Toulouse, BM, ms. 28-29-30-31.
Trois des manuscrits (ms. 28, 30 et 31) sont ornés de belles initiales puzzles filigranées caractérisées par des prolongements ornés à l’encre, dessinant des profils, des spirales et des angles à tête de poisson. L’artiste filigraneur est aussi à l’œuvre dans les feuillets ajoutés à partir de 1332 dans un Lectionnaire également commandé par les Dominicains de Toulouse (Toulouse, BM, ms. 82, feuillet 225).

Le deuxième volume (ms. 29) est orné de six initiales fleuries peintes en bleu, rose et orange vif sur fond d’or, parfois prolongées de rinceaux à l’extrémité desquels se trouvent des têtes d’échassiers avalant des besants posées sur un cou sinueux ou une tête animale jouant de la trompette (f. 1r, 51bisr, 105v). Ce répertoire appartient à la production enluminée toulousaine du début du 14e siècle, et le même artiste semble aussi à l’œuvre dans deux manuscrits, un recueil de droit fait pour les Dominicains de Toulouse (Toulouse, BM, ms. 378), et un texte liturgique de Dominique Grima possédé cette fois par les Augustins de Toulouse (Toulouse, BM, ms. 402).

Dominique Grima est également le commanditaire de la chapelle Saint-Antonin et de ses peintures, « Sixtine toulousaine » malheureusement très abimée et restaurée, mais toujours visible au couvent des Jacobins.
Bibliographie
Sur Dominique Grima et le texte du commentaire
Morard Martin, « Dominique Grima, o.p., un éxégète thomiste à Toulouse au début du XIVe siècle », Église et culture en France méridionale (XIIe-XIVe siècle), Cahiers de Fanjeaux 35, Toulouse, Privat, 2000, p. 325-374.
Sur le décor des manuscrits de Grima
Nadal Émilie, « Catalogue de l’exposition. Manuscrits médiévaux des Dominicains de Toulouse. Mémoire d’une bibliothèque », in Nadal É., Vène M. (dir), La bibliothèque des dominicains de Toulouse, Toulouse, PUM, 2020, p. 160-161.