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Novopolis de Philippe UG, vision d’une ville nouvelle…

Un livre pop-up grand format

En 2010, l’artiste du pop-up Philippe UG réalise un livre en volume en édition limitée de format atypique, puisqu’il dépasse les 40 cm de haut. Novopolis expérimente ainsi des pop-ups graphiques impressionnants comme une variation abstraite et monumentale sur le thème de la ville.

La cité nouvelle imaginée par l’artiste est annoncée dès la couverture par un mélange flamboyant de couleurs et de lignes : dominante de bleu, de vert rehaussés d’un jaune acidulé…, mais aussi hachures, lignes parallèles et triangles jouant sur l’illusion du volume. La vision kaléidoscopique initiale pose la ville nouvelle de UG comme lieu de perceptions et de formes multiples.

A l’ouverture de l’ouvrage, les cinq doubles-pages creusent cette veine. Elles donnent une interprétation protéiforme de la ville nouvelle, car à la dimension architecturale se mêle une représentation fantasmatique de la cité.

Un pop-up jouant des pointes pour Xanadu

Xanadu, le premier bâtiment semble par exemple surgir de la page : les lignes se fondent dans les plis du pop-up et jouent sur la perception optique. Le titre de la double-page est une référence à un projet architectural américain des années 80, des maisons en polyuréthane dotées de toutes les nouveautés domotiques. Mais on pourrait aussi aussi y voir un clin d’œil à la demeure de Mandrake le magicien.

Cette forme particulière de pop-up se révèle être une source d’inspiration pour l’artiste, puisque l’on retrouve celle-ci dans ses livres Stellations explosives (2011) et Big Bang pop (2012) (visibles dans la salle d’exposition), mais également dans de nombreux décors de pop up en lien avec ses ouvrages.

Le jeu de dénominations de l’artiste

Comme souvent dans les livres d’artiste de Philippe UG, le texte se fait rare, la priorité étant donnée à la dimension plastique. Néanmoins, L’artiste soigne particulièrement les titres de ces pages, où humour et modernité, par le mélange de langues ou les appellations superlatives, se mêlent à des références plus classiques. Se succèdent ainsi dans Novopolis les pages : Megatown Teknoville où les gratte ciels hérissent leurs pointes sur trois plans ; Supercité, avec une tour infernale qui semble regarder le lecteur-spectateur ; Futura Favela où pour la première fois la ligne courbe apparaît et adoucit la sensation d’accumulation ; et enfin Babel, symbolique d’un rêve démesuré d’atteindre le ciel, et de faire s’entendre dans le même espace tous les hommes.

Les pop-ups de Novopolis construisent les habitations du futur mais brouillent les pistes par les influences diverses que l’on y décèle, dans l’atmosphère « années cinquante » de certaines pages, ou dans les références cinématographiques et littéraires.